“L’impératif de transparence et d’alignement d’intérêts avec les clients est l’un des fondements du métier.”
Votre nom est fortement lié à l'histoire même du family office, quelles sont les constantes dans ce métier depuis l'origine ?
Un métier de niche comme les UHNWI, qui s’est crédibilisé au fil des années pour obtenir une grande reconnaissance aujourd’hui suscite de nombreuses vocations. L’impératif de transparence et d’alignement d’intérêts avec les clients est l’un des fondements du métier, aux côtés d’une capacité à répondre à des besoins extrêmement variés donc avec des compétences larges. Nous sommes sur différents sujets à la fois, c’est un métier d’agilité.
Comment évaluez-vous les différents choix réalisés dans la reconnaissance du métier, entre labellisation et délivrance d'agréments ?
Je suis partisan d’une démarche qualitative comme celle développée en France plutôt qu’une règlementation forcément mal adaptée à un métier aussi spécifique. Le FO est un métier à part entière donc je regrette les règlementations permettant d’obtenir un agrément via un autre statut règlementé. C’est regrettable que le Luxembourg ne reconnaisse pas le métier de FO, ça dénature le fondement du métier, c’est une négation totale de la première question puisque le gage de transparence n’est pas des plus forts. Concernant la réglementation, je ne suis pas pour. Je crains que cela soit plus un frein qu’autre chose, en France de facto on s’inscrit dans un cadre de société de conseil en investissements financiers.
Comment s'adapter aux attentes des nouvelles générations ?
Il faut savoir faire évoluer le modèle et les offres car leurs attentes sont différentes et parfois à plus court terme. Avec ces nouvelles générations il faut être proactif, concret, on est moins dans de la structuration long terme, cela viendra avec l’âge. Pour l’instant, cette jeune population va au rythme du monde et tourne rapidement (en quête de sens, donner du sens…).
Comment naviguer en période d'incertitudes comme aujourd'hui ?
Il ne faut pas paniquer, ce qui créé la richesse c’est l’entreprise, l’exonération de la volatilité des marchés, rester ancré dans les investissements de convictions à long terme, rester diversifié (côté, non côté), aller sur l’immobilier où il y a énormément d’opportunités. Au-delà des drames et des périodes d’incertitudes que nous pouvons connaître, les crises sont des opportunités, il faut rester en veille et vigilent.
Que représente le Luxembourg pour MJ&Cie ?
La plateforme au service de l’industrie financière européenne. C’est la boite à outil, avec beaucoup de rigueur, on y trouve des outils conformes. Le Luxembourg a su s’affirmer comme la boîte à outil de référence. A travers l’Europe il n’y pas d’autre place où l’on retrouve ce type d’outils. Le Luxembourg permet également une proximité géographique et culturelle, on y parle anglais mais à majorité en français, ce qui fluidifie les échanges ; c’est toujours plus simple d’échanger dans sa langue natale.