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Marie-Sophie Dervieu | Associate Partner | EY

"Là où pour certains l’ESG est perçu comme un ajout de conformité et de gouvernance, d’autres acteurs voient de belles opportunités, et placent le critère « impact » au cœur de leurs stratégies d’investissements (Family offices, Private equity)."

Vous disposez d'une vision panoramique du secteur financier, quelle analyse portez-vous des changements régulatoires et fiscaux à venir les plus importants ?

A l’horizon 2023 et 2024, de nouvelles mesures de transparence vont venir s’inscrire dans le paysage fiscal. A l’agenda le projet de directive ATAD 3 (visant les entités en manque de substance) fait beaucoup parler de lui dans le secteur financier, et en cas d’adoption les structures patrimoniales devront certainement être repensées à la lumière de ces changements. Néanmoins, il faut y voir également des opportunités pour le secteur financier et ses acteurs. On peut aussi brièvement évoqué le alignement du taux d’imposition de certaines juridictions dans un avenir proche (ex : UAE) suite aux règles OCDE BEPS Pillar 2. BEPS Pillar 2 sera aussi un challenge pour les sociétés d’investissements. Sur le volet réglementaire, la thématique de l’ESG prend de plus en plus de place. Là ou pour certains l’ESG est perçu comme un ajout de conformité et de gouvernance, d’autres acteurs voient de belles opportunités, et placent le critère « impact » au cœur de leurs stratégies d’investissements (Family offices, Private equity).

Concernant les single et multi family office, une attention particulière est requise de leur part sur certains d'entre eux ?

Sur les aspects fiscaux oui toujours. C’est inévitable car les réglementations fiscales, aussi bien pour les personnes physiques (UBO/principal) que pour les sociétés, sont des «drivers » à la mise en place d’un family office et de la structure de ses investissements. Fatalement une directive comme ATAD 3 pourrait avoir un impact sur les structurations actuelles effectuées via le Luxembourg. Dans le futur (et si la directive est adoptée), il faut d’avantage mettre en avant les critères économiques, juridiques et commerciaux d’une structuration et privilégier des juridictions onshore surtout en cas de structuration dite complexe. Sur une note plus positive, nous pouvons aussi y voir de belles opportunités pour le Luxembourg comme la mise en avant de notre palette de véhicules comme les Fonds d’Investissement Alternatifs (AIF) qui sont exempts de la directive, ou bien des investissements dans des produits bancaires plus réglementés comme le contrat d’assurance vie etc..

Concernant les intermédiaires financiers, types MFO, et gestionnaire d’actifs, étant régulés, ils échappent aux règles ATAD 3. Ils sont en revanche soumis à une pression réglementaire forte liée à l’obtention de leurs licence CSSF.

Comment EY accompagne les family offices aujourd'hui ?

EY accompagne les family offices (SFO et MFO) dans tous les enjeux qu’ils rencontrent.

Notre approche holistique s’articule autour de nos trois métiers principaux : l’audit, la fiscalité et le conseil. Cela nous permet d’assister nos clients de leur incorporation (étude de faisabilité, accompagnement juridique, légal et fiscal), à leur développement (conseil en gouvernance, conseil en fiscalité des personnes physiques, fiscalité directe et indirecte), à leurs structurations et leurs investissements (due diligence fiscale et financière, valorisation, audit, conseil fiscal transactionnel).

D'autres expertises et lignes de services d'EY sont-elles aussi particulièrement plébiscitées par ces acteurs ?

En parallèle, certaines expertises niches rencontrent un fort succès comme par exemple notre programme d’accompagnement des générations futures (Nextgen program), et celui à clientèle sportive (EY Ripples)...

De nombreuses thématiques sont également en cours d'évangélisation, ou pour lesquelles l'intérêt est naissant ?

Des tendances plutôt…Les investissement alternatifs (crypto, ESG …) , et le positionnement des family offices dans des stratégies Private Equity, leur conférent de plus en plus de poids sur ce secteur (2,5% du marché global des fusions et acquisitions).

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